La situation contractuelle entre Lewis Hamilton et Mercedes AMG F1 est expliqué dans la presse populaire anglaise comme le prisme de la revanche d’un 8ème titre pour le pilote anglais. The Mirror a indiqué que cette perspective s’éloigne à mesure que Verstappen et Red Bull montent en puissance, alors que Hamilton et Mercedes déclinent. Reste une question : un retour de Mercedes est -il possible et si oui est-ce que cela s’est déjà produit dans l’histoire ?

La définition d’une domination d’une équipe pourrait se définir lorsque, par exemple, trois titres sont remportés de suite. Mais, dans l’histoire de la Formule 1, ce cas de figure est relativement rare. Parlons alors, de victoires. Team Lotus entre 1962 et 1964 n’a remporté que 2 titres de champion du monde, mais 19 victoires en 40 courses. La Scuderia Ferrari a remporté 4 titres entre 1975 et 1979 et un total 27 courses pour 79 Grand Prix. Pourtant l’équipe italienne a dominée cette période devant McLaren avec 12 victoires sur la même période et Team Lotus avec 14 victoires.

McLaren, Williams et Ferrari sont les seules références notables depuis les années 80, de part la longévité. McLaren est l’équipe qui se rapproche le plus de Mercedes aujourd’hui. Sa période de domination a été longue (entre 1984 et 1991 – malgré l’anicroche de 1987 et la parenthèse Williams-Honda). Cette domination a été technique, avec le châssis carbone et des moteurs TAG et Honda à la pointe, dans le duo des pilotes et dans l’organisation de Ron Dennis. Toutefois, en 1992, McLaren n’a pas su rivaliser avec Williams-Renault, bijoux de technologie qui débutait sa domination qui s’est conclue en 1997.  

64 victoires pour 128 GP pour l’ère McLaren (50% de réussite)

52 victoires pour 98 GP pour l’ère Williams (53% de réussite)

La réaction de McLaren face au délin

Williams Grand Prix Engineering a fait un choix différent que de copier McLaren, comme le faisait la Scuderia Ferrari par exemple. Amorçant une nouvelle ère. Pendant ce temps, McLaren a remporté pendant deux saisons, grâce à Ayrton Senna ses victoires, avant de sombrer et attendre 1997 pour remporter des victoires et 1998 pour retrouver un titre. Son dernier d’ailleurs des constructeurs. La raison principal est que des trois piliers, McLaren avait perdu son avantage technique, en n’ayant pas pris le virage de la boite de vitesse semi-automatique (1992 contre 1991 pour Williams), la suspension active (1993, au lieu de 1992 pour Williams) et aérodynamique. L’organisation depuis 1989 s’était transformé en organisation scindé en deux, une équipe concevant la voiture de 1990 et l’autre celle de 1991. Ce qui a expliqué la non-continuité dans les design jusqu’en 1994 des McLaren. Un principe qui sera imité par Mike Cascoyne chez Renault (alors qu’il était jeune ingénieur chez McLaren durant la période de son installation). Puis, Ron Dennis a fait le choix de changer son organisation en revenant aux années 80, en deux temps. Dans un premier temps, en faisant revenir comme consultant John Barnard pour une mise à jour discrète entre 1992 et 1993 et ensuite l’embauche d’Adrian Newey en 1997. Entre 1992 et 1998, McLaren a été plus stable techniquement, revenant aux éléments installés par Barnard dans les années 80 et 90 et qui ont fait le succès de l’usine de Woking (de la Scuderia Ferrari et Benetton Formula aussi).

Et celle de Williams

Williams de son côté si elle est revenue au sommet avec l’aide de BMW comme motoriste sur la période 2001/2003, cette intermède a été trop bref pour se conclure positivement. Mais les recettes de l’équipe de Grove étaient les mêmes que son rival. A savoir un retour en arrière avec la recherche d’un designer aérodynamique, comme Adrian Newey l’avait été entre 1991 et 1997. Des avatars en somme. Ce qui a ensuite provoqué une culture de la nostalgie et de la recherche de l’innovation que se sépare seulement l’équipe aujourd’hui en 2023.

Red Bull et Mercedes sont des avatars

Les saisons 2022 et 2023 montre un remake sous nos yeux. Red Bull est Williams, tandis que Mercedes et McLaren. Red Bull domine par sa technologie. Mercedes a fait revenir James Allison pour une mise à jour de son organisation technique, une odeur de déjà-vu.

Naturellement, McLaren était dépendant de moteur (Honda, Ford, Peugeot et Mercedes-Benz) sur la période 1992/1995. Tandis que Williams consommait des champions du monde (Mansell, Prost, Re Mansell, Hill), qui relevait de l’instabilité. Au contraire de Red Bull qui avec Max Verstappen a un pilote solide et ayant une implication sur le papier à long terme. Du Côté de Brackley, pas d’instabilité moteur car Mercedes fourni le moteur.

Ainsi donc la machine à prédiction s’active. Red Bull devrait dominer encore en 2024. Tandis que Mercedes pourrait revenir à l’horizon 2025 en victorieux régulier et viser le titre en 2026, au changement de réglementation… A suivre….

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